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Antonine en Normandie
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8 juillet 2012

Le japonais a ses limites

Tout avait pourtant bien commencé. J'attaquais une nouvelle séance de "reconstructing" dans une très belle popeline de coton de couleur parme (ne sont-ils pas beaux nos hommes dans des chemises de couleur parme ? moi personnellement j'adore). J'avais eu envie de faire des petits plis religieuse de part et d'autre de la patte de boutonnage et le résultat était à la hauteur de mes espérances (et de la minutie dont j'avais fait preuve). Le modèle choisi était assez ajusté (patron japonais) avec une pince poitrine. Pour le biais, une petite merveille en batiste trouvée sur e-bay (FRANCE DUVAL STALLA) de couleur figue avec de minuscules étoiles argentées. L'association parfaite.

Le montage se passait sans aucune difficulté jusqu'au moment où Narcisse s'est mis à grincer. Narcisse c'est mon mannequin de couture réglable (bah oui c'est rapport à l'autre grec qui était tombé amoureux de son image à force de se mirer dans l'eau... narcisse c'est moi, moi c'est lui et on s'aime tous les deux !). Narcisse grinçait parce que ça coinçait aux entournures (au sens littéral du terme !). Sur le coup je n'y ai pas trop prêté attention. C'est vrai que Narcisse est souvent victime des petites mains blagueuses de mon fils : un petit tour de molette vers la droite, un petit tour vers la gauche et hop Narcisse passe du 38 au 42 et du 85C au 95D... en moins de 10 secondes. Et puis il était déjà fort tard. J'ai continué mon ouvrage le lendemain, confiante. Au moment de l'essayage final (sur moi cette fois), la CATASTROPHE ! La preuve par l'image :

DSCF1750_001

J'avais lu, notamment sur le blog du collectif des JAPAN COUTURE ADDICT, que la morphologie japonaise était un tantinet différente de la morphologie européenne mais à ce point là...une reprise en main s'imposait. Première difficulté : les patrons japonais sont dessinés pour des fleurs de lotus d'à peine un mètre soixante et moi je serais plutôt du genre tournesol d'un mètre soixante dix. Plutôt que de bidouiller à l'aveugle, je me suis un peu promenée sur le net et j'ai fait une grande découverte : la patate a un net avantage sur nous, elle s'habille dans un rectangle elle ! J'ai surtout découvert que le patronnage est une science exacte qui ne souffre d'aucune approximation.

Il a fallu procéder par étape pour établir mon patron de base :

  • J'ai commencé par reproduire le patron tel quel à partir de mon livre japonais (en taille 40, correspondant à mon tour de poitrine)
  • J'ai ensuite rajouté un peu d'ampleur dans l'emmanchure en suivant les conseils de Virginie
  • J'ai redescendu la pince poitrine en mesurant (sur moi), la distance entre le milieu de l'épaule et la pointe du sein
  • La plus grosse difficulté résidait alors dans la reconstruction de la manche avec ces nouvelles données. Sur ce lien j'ai trouvé toutes les explications théoriques nécessaires pour dessiner une manche de base. Par acquis de conscience, j'en avais bidouillé une quand même que j'ai comparé à celle faite selon les règles de l'art. Les lignes de la tête de manche étaient quasi similaires mais il y avait un petit centimètre de différence de part et d'autre. L'embu sans doute... ah un nouveau mot... KESAKO ? Ce truc qui nous casse les pieds quand on monte la manche, on pense toujours qu'on l'a faite trop grande par rapport à l'emmanchure et que ça ne va pas rentrer... ça sert à éviter que la tête de manche soit toute plate une fois montée. En incorporant ce tissu en plus (sans pour autant faire de fronces), la tête de manche prend une jolie forme et nous autorise une plus grande liberté de mouvements.

Ayé, j'avais enfin mon patron de base. Je l'ai posé sur Narcisse qui a souri (enfin c'est une vue de l'esprit car il n'a pas de tête le pauvre). J'ai aussitôt réalisé une variante de ce modèle de base, en supprimant la pince poitrine pour créer un empiècement d'épaule et répartir le volume de la pince sous forme de fronces. J'ai mis en pratique la variante (toujours sur une chemise d'homme) :

DSCF1754_001

La carrure est impeccable, ça ne fait plus de pli sous les bras. Les manches me permettent désormais d'effectuer tous les mouvements de la vie quotidienne et oh miracle ! je plie les coudes ! Ma seule grande difficulté : arriver à résorber l'embu... il y en avait un peu trop et de ce fait il y a un micropli sur chaque tête de manche. Admirez cependant le galbe d'épaule...

Oui je sais, l'école est finie, je peux retirer ma blouse ! pfttttt...

On apprend souvent de ses erreurs.

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Commentaires
P
Coucou<br /> <br /> Oh ta tunique je l'adore!!!!! Dis tu accepterais de troquer ton patron modifié? Je pense qu'on a à peu près la même carrure et ... Vraiment je l'adore!<br /> <br /> Bises.....grises!
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