Nourricez-moi ! 1ère partie
Voila la restauration la plus intense et la plus radicale qu'il m'ait été donné de faire. L'objet de départ est une petite chaise de nourrice en merisier comme on pouvait en voir dans les campagnes bretonnes et bourguignonnes à la fin du XIXème. De style Louis Philippe avec ses pieds avant galbés, sa caractéristique principale est son assise très basse qui permettait aux nourrices d'allaiter les enfants au coin du feu et plus généralement d'être à leur hauteur.
Le scénario de départ est à peu près le même à chaque fois : je la croise chez Emmaüs et j'entends sa petite voix qui sussure "prends moi, ne me laisse pas !" Bon, il faut le dire : son état est pitoyable. Le sanglage est explosé et les ressorts passent à travers, l'assise ne ressemble plus à rien, elle a été réparée avec des vis très apparentes et le merisier est noir de crasse.
C'est parti !
On commence par tout dégarnir, patiemment, couche par couche, semence par semence (et il y en a beaucoup !). On se retrouve parfois avec une chaise en pièces détachées (plus de sanglage, plus de maintien). On bouche tous les trous avec la technique du cure-dent trempé dans la colle à bois. L'objectif est d'amener de la matière pour que les futures semences tiennent bien.
Voila, la ceinture d'assise a été recollée et a retrouvé un aspect un peu plus engageant.